Bio

"La première fois que j'ai rencontré Jérémy, il venait sous mes yeux (et mes jumelles) d'avaler la montagne d'en face, monter-descendre, à pic, et remonter illico l'autre versant, pour m'y rejoindre dans un éboulis... Un demi souffle récupéré, les yeux pétillants, il était déjà à scruter les alentours, l'oiseau, le mammifère, l'ambiance qui pourraient être immortalisés par son téléobjectif qui ne le quitte jamais.

Jérémy Calvo a 36 ans et il a déjà crapahuté aux quatre points cardinaux de notre planète nature... Animaux rares et paysages grandioses ; des hauts-plateaux andins aux forêts profondes de Bialowieza; d'îles cailloux en steppes infinies; du Karoo au Ndiaël ; avec toujours un faible pour les régions de montagnes, de la Patagonie au Drakensberg - comme à la maison !
Car Jérémy est et reste un natif de la vallée de Chamonix; pas un pur sang, mais l'esprit y est, les amitiés aussi. Sa nature avant toute autre. Sur un coup de tête, dès qu'il le peut, qu'importe les conditions météorologiques, il grimpe dormir là-haut, souvent seul, comme un bouquetin sur l'arête d'un Rasoir, au-dessus des Gypaètes barbus, ou dans la mystérieuse forêt des Pics tridactyles et des petites chouettes de montagne, avec les gélinottes et les tétras. Il n'y a pas de hasard s'il revient régulièrement, obsessionnellement vers ceux-là, ce sont les elfes de sa vallée et de ses altitudes, ses copains d'enfance. Un brin sauvage, peut-être, certainement... Mais jamais avare de partage(s), il ne faut pas avoir peur d'être bousculé dans son train train: hop, à deux, à trois compères, du guide Saint-Gervolain au marcheur sahélien, nous voilà presque en bout de corde derrière le cabri bipède, et ses vingt-cinq kilos de barda sur le dos... Et comme me le disait un ami tout récemment, pour emmener l'Autre dans son ascension, il faut (quand même) aimer les gens.

Quinze ans, seulement quinze années que Jérémy photographie la nature, ses vies et atmosphères qu'il aime. Avec ses bonheurs et ses ratés, ses jours de chance et ses expéditions de galère, ses immédiates récompenses et ses attentes frustrées, bref la vraie vie du naturaliste sur le terrain des aléas. Quinze ans, trente ans, et toujours cet enthousiasme communicatif intact, qui entretient aussi la flamme de l'Ancien que je suis déjà. Ne t'arrête pas, jeune ami, ne t'arrête pas ; c'est le cheminement qui importe, et tout ce que tu y rencontreras.
Malgré ce que nous lui faisons subir, Dame Nature a encore tant à nous dévoiler, le regard des enfants que nous fûmes, très tôt attentifs à ce qui n'était pas Nous, Hommes, ça, personne ne nous l’ôtera."